DECAGNY André

Morts pour la France du Mesnil-Théribus :

DECAGNY André Fernand (17/09/1890-20/01/1916)

• André DECAGNY est né le 17 septembre 1890 à 8h du matin, à Sainte Geneviève.
• Son père Samuel Ernest DECAGNY est mécanicien et sa mère Eugénie Mathilde PAVIS née à Jouy-sous-Thelle, est tabletière.
• En 1906, Eugénie PAVIS DECAGNY est veuve et travaille à son compte comme boutonnière perceuse, pendant qu'André et ses deux frères travaillent chez Lemaire Vallé.
• Le 22 décembre 1910, le Conseil Municipal donne un avis favorable à une demande d'André DECAGNY appelé prochainement sous les drapeaux, « pour obtenir le bénéfice de l'allocation prévue par la loi de 1905 en faveur des soutiens indispensables de famille (…), dans la mesure où il subvient partiellement avec le produit de son salaire journalier aux besoins de ses parents dépourvus de ressources et chargés d'enfants. Il est en effet le fils ainé de femme restée veuve avec quatre enfants dont un âgé de moins de seize ans ».
• En 1911, n°419 sur la liste du recensement, il passe en 47ième position au Conseil de Révision d'Auneuil, où il est déclaré Bon pour le service armé, et évalué avec un degré d'instruction générale 3.
• Le 9 octobre 1911, il est incorporé au 120e Régiment d'Infanterie (RI) de Saint-Denis, matricule au corps n° 2850, comme soldat de 2e classe. Il est maintenu sous les drapeaux par application de l'art 33 de la loi du 21 mars 1905.
• Le 8 novembre 1913, André DECAGNY passe dans la Réserve de l'armée active et on le renvoie dans ses foyers avec le Certificat de bonne conduite qui lui ''accordé''.
• Le 23 février 1914, André DECAGNY est affecté au 51e RI de Beauvais, suivant note n°2 , 195. Le 51e RI fait partie avec le 87e RI ( basé à Saint-Quentin) de la 6e Brigade d'Infanterie (Bde).
• Le 6 juillet 1914, Jules Langlois, maire du Mesnil-Théribus, célèbre le mariage d'André DECAGNY avec Blanche Caroline Bertrand. Blanche Bertrand est tabletière comme ses parents au Mesnil-Théribus. André DECAGNY lui aussi est ouvrier tabletier, boutonnier coupeur à son compte. Le couple réside au Mesnil-Théribus. Blanche Bertrand est la sœur de Gaston Bertrand, soldat mesnillois du 128e RI.

• 1914 … mois d'août …
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◦ André DECAGNY est rappelé à l'activité par la Mobilisation Générale du 1er août, matricule n° 08394, au sein de la 5e ou 8e Compagnie (Cie) (*), du 2e Bataillon (Btn) du Commandant Berthon, 51e Régiment d'Infanterie (RI) du Colonel Leroux, 6e Brigade (Bde) du Général Caré, 3e Division d'Infanterie (Div) du Général Régnault, 2e Corps d'Armée (CA) du Général Gérard, Ve Armée.
◦ Il arrive à la caserne de Beauvais le 3 août.
◦ Au matin du 5 août, les trois bataillons du 51e RI quittent leur caserne de Beauvais dans trois trains spéciaux. Ils arrivent dans la nuit suivante à Stenay, où ils cantonnent le long de la Chiers.
◦ Le 22 août, le 51e RI atteint Tintigny en Belgique, pour se porter vers le village de Rossignol, où les combats font rage. Ce même jour la 3e Division d'Infanterie Coloniale est anéantie. Les Allemands sont trop puissamment armés et plus nombreux que prévus. La retraite des Armés françaises est aussitôt décidée.

◦ Le 27 août, André DECAGNY entre dans la bataille de la Meuse. Après le repli forcé des Armées Françaises des Ardennes, la 3e Div se replie par Baalon et traverse la Meuse et le canal sur un pont de bateaux à 2km au nord de Mouzay. Puis elle se dirige vers les Beauclair. Des avant-postes sont placés à Wiseppe et Laneuville. L'Artillerie et les trains passent sur le pont de pierre de Stenay.
▪..........La mission de la 6e Bde est de défendre la grand-route de Stenay au nord avec le 51e RI et celle de Laneuville-sur-Meuse avec le 87e RI, moyennant l'appui de deux batteries d'artillerie installées aux abords de Laneuville.
▪..........Le 51e RI arrive au matin du 27 août à Laneuville où la voie ferrée constitue la ligne de défense du Régiment.
▪..........À 4h15, André DECAGNY quitte Tailly avec son bataillon qui se porte par Beauclair à la forêt de Dieulet. Le 1er et le 2e Btn reçoivent l'ordre de défendre la ligne de la voie ferrée en face de Stenay. Le 2e Btn est affecté spécialement à la défense de Laneuville-sur-Meuse.
▪..........Pendant que les chefs de bataillons des 87e et 72e RI font des reconnaissance pour trouver les meilleurs passages possibles en lisière de la forêt de Dieulet, le 51e RI commencent à être sous le feu de l'artillerie lourde allemande sans possibilité de la neutraliser.
▪..........Vers 13h, le 51e RI qui surveille le débouché de la Meuse depuis ses positions de Laneuville, signale qu’une passerelle a été lancée par l’ennemi au nord du pont de Stenay. Les artilleurs n’arrivant pas à la repérer, il faut donc envisager un coup de main pour la détruire.
▪..........À 14h, le Corps Colonial fait appel au 2e CA pour lui demander son secours. Le Général Gérard du 2e CA demande en outre, au Général Régnault de la 3e Div, d’organiser un petit détachement avec une équipe du Génie pour détruire la passerelle de Stenay pendant la nuit. La contre-attaque pour venir en aide à la Division Coloniale très vivement attaquée, ne peut se faire qu'en traversant par des chemins impraticables.
▪..........À 16h 30 les bataillons se mettent en marche vers Cesse qu'ils dovent contre-attaquer. Deux bataillons du 51e RI, deux du 87e RI et les trois du 72e RI se positionnent le long de la lisière de la forêt de Dieulet, le 87e RI étant placé au centre. Ils doivent déboucher ensemble, la droite avec le 51e RI vers Cesse et la gauche vers Luzy, dans un mouvement le plus rapide possible.
▪..........Mais la marche dans la forêt est des plus pénibles. En approchant de la lisière, quelques obus encadrent les bataillons sans faire de victimes. Le 51e RI passe le fossé Rigolet, à l’ouest de Laneuville. Les bataillons du 87e RI avec qui il doit se relier, ne sont pas encore aperçus.
▪..........Le 42e Régiment d'Artillerie de Campagne bombarde Cesse depuis la cote 218, en appui de la charge menée par le 51e RI, suivi des bataillons du 87e RI qui encadrent le 9e Bataillon de Chasseurs à Pied (BCP). Le 72e RI qui a rejoint le groupe, est orienté en direction de Luzy en flamme, mais il bute sur une tranchée qu’il ne peut franchir. Il se réoriente alors en direction de Cesse en laissant le 1er Btn à l’attaque du talus de la voie ferrée, entre les deux bourgs.
▪..........Il fait maintenant nuit, les bataillons s’approchent du village de Cesse. Ils sont fortement pris à partie devant les bastions de la voie ferrée, de la rue principale et du cimetière que l’ennemi a considérablement fortifiés. Au cœur d’une mêlée indescriptible où toutes les unités sont mélangées, dans un environnement infernal de cris d’horreur et d’injures, de coups de fusil et d’éclatement d’obus, il devient difficile de faire la différence entre amis et ennemis. Les hommes appellent leur chef de bataillon, de compagnie ou de section pour s’y retrouver. Mais les Allemands finissent par abandonner Cesse qu'ils incendient entièrement.

◦ Toute la nuit du 27 au 28 août 1914, des éléments épars de retour de l’attaque, errent dans la forêt de Dieulet.

◦ Le 28 août, le Régiment se regroupe au petit jour dans le secteur de la forêt de Dieulet qui se trouve sur la route de Beauclair à Laneuville, près du ruisseau de la Wiseppe. André DECAGNY arrive à 22h au cantonnement au château de Belval.

◦ Le 29 août 1814, le repli se poursuit sur Buzancy, puis Thénorgues où André DECAGNY cantonne pour la nuit.
◦ Le 30 août, la Cavalerie française est tenue à distance par l'Infanterie allemande. L'ennemi attaque violemment de toute part et occupe Saint-Pierremont. le 51e RI reçoit l'ordre de défendre à tout prix la ferme des Petites Sartelles près de Fontenoy, où sont engagés les 1er et 3e Btns.
◦ Le 31 août, le 1er Btn et le 3e Btn, se lancent dans une contre-attaque sur Fontenoy, pour dégager le 128e RI qui a échoué sur cette position. Ils s'acheminent vers Fontenoy sous le feu de l'artillerie ennemie. Mais l'infanterie ennemi évacue Fontenoy qui est alors soumise à un violent bombardement. Les 1er Btn et 3e Btns doivent abandonner Fontenoy, rejoindre le 2e Btn qui est à Laneuville, et poursuivre le repli vers le sud.

• 1914 … mois de septembre à décembre …
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◦ Début septembre, André DECAGNY doit suivre le repli à marche forcée et passe par Sénuc, Sainte-Ménehould, Charmont pour arriver dans la région de Cheminon et Heiltz-le-Hutier. Là il participe à la Bataille de la Marne, qui stoppe la course des Allemands vers Paris et les obligent à se replier vers le Nord.
▪..........Le 6 septembre, pendant la bataille de Blesme, le Chef de Bataillon Berthon est blessé. Il est remplacé par le Capitaine Laprun, adjoint du Colonel du 51e RI

◦ D'octobre à décembre André DECAGNY est en Argonne, où les Allemands ont décidé de s'arrêter et de se retrancher solidement afin de pouvoir ensuite contre-attaquer et reprendre l'offensive et atteindre Paris.
▪..........Fin octobre, le commandant Zeil prend le commandement du 2e Btn, en remplacement du commandant Laprun, blessé.
▪..........Le 5 novembre, le Capitaine Marzin qui avait été blessé le 22 août au combat de Villers-la-Loue en Belgique, rejoint la 5e Cie du 2e Btn et en reprend le commandement.

• 1915 … mois de janvier et février …
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◦ Le 5 janvier, le 2e Btn Zeil résiste à une attaque allemande sur les tranchées de l'Argonne, ne perdant pas un pouce de terrain.
◦ Le 10 janvier, André DECAGNY va cantonner à Chaudefontaine, avant de devoir quitter le secteur de l'Argonne.
◦ Le 13 janvier, il est enlevé en ''camions auto'' et se porte à Passavant, puis à Laheycourt. André DECAGNY peut enfin prendre un repos bien mérité jusqu’au 7 février1915. Les soldats s'enthousiasment quand il voit le premier civil et le premier pain blanc: il faut dire que pendant quatre mois en Argonne, il avait oublié qu'il existait en d'autres lieux autre chose que la boue, la souffrance et la mort.
◦ Du 8 au 19 février, le 2e Btn du 51e RI prend son cantonnement à Dommartin-sur-Yèvre. Il s'entraine pour de nouveaux combats en vue de crever le front ennemi. Le lendemain, il vient cantonner dans les abris entre Somme-Tourbe et Somme-Suippe.
◦ Le 21 février 1915, André DECAGNY se retrouve au nord-est de Mesnil-les-Hurlus.

◦ Le 22 février, il est dans les tranchées entre le bois de la Truie et le bois Accent Circonflexe.
▪..........À 10h, le 51e RI reçoit l'ordre de s'emparer des tranchées allemandes au sud de la cote 196, puis du plateau au nord de la même cote. L'attaque a lieu après la préparation par le tir de l'artillerie.
▪..........Mais à 15h, à peine les Compagnies sont-elles sorties des tranchées, emmenées par le commandant Zeil, qu'elles sont soumises à une violente fusillade provenant des tranchées du bois Allongé. L'artillerie en effet, n'a atteint que la première ligne des tranchées allemandes et a laissé indemnes leurs tranchées de 2e ligne, situées à environ 80 mètres de la première ligne.
▪..........Devant les pertes subies par les 5e, 6e et 8e Cie, le 2e Btn qui a progressé d'environ 200 mètres, doit se replier dans ses tranchées. Néanmoins une section de la 8e Cie, située à droite, profitant de l'aide qui lui est apportée par les feux de la 7e Cie, parvient à prendre pied dans le bois Allongé et gagner ainsi 100 mètres de tranchées à la gauche des tranchées occupées par la 7e Cie. Cette section de la 8e Cie est renforcée par un peloton de la 9e Cie du 3e Btn, grâce à l'initiative de son chef, le Capitaine Hauguillan, qui fait aussitôt organiser très solidement la position.
▪..........Vers 18h, une contre-attaque ennemie forte de plusieurs Compagnies débouchant en colonne par quatre, a lieu devant la tranchée nouvellement conquise, et sur la 7e Cie. Elle est repoussée par les feux d'infanterie et d'artillerie.
◦ Les contre-attaques ennemies suivantes sont toutes repoussées, et la progression menée successivement par les différents bataillons du 51e RI, aboutit enfin à crever les lignes allemandes le 28 février.

• 1915 … mois de mars …
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◦ Courant mars 1915, le 51e RI mène des actions énergiques qui permettent d'élargir les positions françaises de la cote 196 et d'aborder le fameux ravin des Cuisines, situé entre trois et six kilomètres à l'arrière des tranchées. Pendant les attaques, les clairons sonnaient la charge et chacun savait qu'il n'avait qu'à marcher tant que durerait cette sonnerie. Dès qu'une ligne est conquise, des mitrailleuses, jusque là dans la première tranchée, s'y portent de manière à arrêter toute contre-attaque et à maintenir le terrain conquis. Les tranchées allemandes étant plus profondes que les françaises, les soldats ne peuvent y pénétrer qu'après les avoir complètement vidées des ennemis, en y lançant des pétards. Les tranchées sont munies de chambre de repos et de caves enfouies à quatre mètres sous terre, couvertes avec des rondins, protégeant les hommes du tir de l'artillerie.

◦ Épuisé le 51e RI est relevé dans la nuit du 5 au 6 mars, et va occuper les abris situés entre Somme-Suippe et Somme-Tourbe; le Régiment est cité à l'ordre n°186 de la IVe armée. Malheureusement le commandant Zeil décède, à la suite d'une blessure par balle, reçue le 5 mars à la tête. Il est remplacé par le commandant Kieselé.

◦ Le 16 mars 1915, André DECAGNY est nommé soldat 1ere classe, marquant ainsi la reconnaissance de ses supérieures pour ses faits d'armes, dans ces durs combats pour reprendre un peu de terrain aux Allemands.

◦ Le 25 mars, le régiment est passé en revue par le Général Joffre, qui félicite le Lieutenant-Colonel Brion et le 51e RI pour la prise de la cote 196.
◦ La Guerre des Tranchées n'en finit pas durant ces longs mois de 1915, dans ces tranchées où les soldats manquent d'hygiène et même de vêtements de rechange pendant plusieurs semaines. Le manque d'eau, pas de toilette et de rasage, en font des " poilus ", envahis de puces et de poux. Les maladies sont latentes.

• 1915 … mois d'avril …
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◦ Le 1er avril, quittant l'Argonne, le 51e RI passe par Possesse, Senoncourt, Haudainville et Sommedieue, pour aller combattre en Woëvre. André DECAGNY cantonne le 8 avril à Manheulles.
◦ Le 10 avril, le 51e RI relève le 128e RI à Riaville, face à la ligne de front Maizeray –> Marcheville.
◦ Les 12 et 13 avril, les attaques lancées par le 51e RI sur les tranchées allemandes, n'ont donné guère de résultats à cause du manque d'efficacité de l'Artillerie du Corps d'Armée, qui tire soit dangereusement trop court, soit sans résultats sur les tranchées allemandes. C'est ainsi que le 13 avril à 14h, le tir de l'artillerie lourde de Fresnes est si mal réglé, que des obus de gros calibre commencent à tomber dans les tranchées françaises. Malgré les signaux de détresse au moyen de fanions rouges, le tir meurtrier dure près d'une demi-heure.

◦ Du 15 au 24 avril, André DECAGNY fait l'aller-retour entre le front de Riaville et les cantonnements de Haudiomont, de Sommedieue et la caserne Marceau, près de Verdun.

◦ Le 25 avril, deux Bataillons du 51e RI appuient sans succès deux Compagnies du 87e RI dans la reprise de l'attaque contre l'ennemi au secteur du Carrefour de la Tranchée de Calonne, suite à l'échec de la première attaque lancée par le 87e RI.
▪............André DECAGNY fait partie du groupe qui à 15h, est envoyé en flanc-garde à la droite de l'attaque, puis en première ligne dans la soirée.

◦ Le 26 avril, afin de parer à une dangereuse contre-attaque allemande, le 51e RI lance deux attaques au niveau du Carrefour des Éparges; mais il se heurte de nouveau au réseau de fils de fer ennemis et aux feux croisés de l'ennemi. Le 51e RI perd 244 hommes de troupes et 4 officiers dont le commandant Grahiolet. Sur l'ensemble de ce front, la faiblesse de l'artillerie contre les tranchés ennemies, réduit la progression de l'infanterie française.
◦ Le 27 avril, la 5e Cie réussit vers 16h, à progresser de 200 mètres environ, alors que les hommes de la 8e Cie « se heurte à un enchevêtrement inextricable de branchages dans lesquelles ils ne peuvent se débloquer. Après avoir subie de fortes pertes, la 8e Cie reçoit l'ordre de faire des sapes pour progresser vers la ligne ennemie ».

• 1915 … mois de mai …
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◦ Du 30 avril au 1er mai, les trois bataillons du 51e RI monte en première ligne. André DECAGNY se trouve à droite du dispositif avec le 2e Btn du Capitaine Butault. Il participe aux travaux d'organisation défensive.
◦ Le 5 mai, un bombardement ennemi est suivi d'une vigoureuse attaque. Face aux Allemands, les hommes de la 5e Cie sont sortis debout sur leur tranchées pour faire le coup de feu, empêchant l'ennemi de parvenir aux fils de fer. Pendant la soirée, l'ennemi continue de bombarder, causant la mort du lieutenant Massagnant, le porte drapeau du 51e RI.
◦ Le 9 mai, le 51e Ri est relevé et part bivouaquer dans les bois de Dieue à l'ouest de Rupt en Woëvre, puis se porte sur Villers sur Meuse.

◦ Le 10 mai à 6h30, il est embarqué par train pour aller cantonner à la caserne Marceau de Verdun.
◦ Le 13 mai, le 51e RI quitte la caserne Marceau à 16h et va bivouaquer au Carrefour des Trois Jurés sur la Tranché de Calonne, où il travaille à la confection d'abris. Le 2e Btn est en avant de la 3e ligne de tranchées.
◦ Du 17 au 18 mai le 51e RI relève le 128e RI; André DECAGNY se retrouve en première ligne sur la crête des Éparges depuis la droite du 87e RI jusqu'au village des Éparges.

◦ Du 20 au 23 mai, le 51e RI s'active dans l'organisation de la deuxième ligne tant sur la croupe 353 que sur la crête de Montgirmont. En même temps la première ligne est fortifiée et débarrassée des cadavres qui y restaient entassés. Une attaque allemande est évitée grâce à un tir de barrage préventif dirigé sur le col de Combres.
◦ Le 25 mai, des proclamations annonçant la déclaration de guerre de l'Italie à l'Autriche-Hongrie, sont lancées dans les lignes allemandes pour essayer de saper leur moral, mais apparemment sans grand effet.
◦ Le 26 mai, le 51e RI est relevé par le 72e RI; André DECAGNY va se reposer aux abris de la Fontaine Saint-Robert.

• 1915 … mois de juin …
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◦ Le 1er juin, c'est au tour du 51e RI de relever le 128e RI sur la crête des Éparges. On reste entre picards. Les travaux d’approfondissement et la réfection des parapets et des boyaux mettent à jour une grande quantité de cadavres. Malgré la désinfection la chaleur rend certaines tranchées irrespirables.
◦ Les 6,7,8 et 9 juin, la position du 51e RI est constamment bombardée nuit et jour, notamment entre les points C et D, bouleversant les tranchées, avec une moyenne quotidienne de trois tués et de vingt blessés. Un boyau de communication est creusé entre la première et la deuxième ligne, à travers le ravin de Sonvaux.

◦ Dans la nuit du 9 au 10 juin, un violent orage transforme les différents boyaux en ruisseaux, et rend pénible la relève du 51e RI par le 128e RI. André DECAGNY retourne cantonner aux abris de Fontaine Saint-Robert et de Murauvaux.
◦ Le 15 juin, le 51e RI relève le 87e RI dans le secteur du village des Éparges; André DECAGNY se retrouve en première ligne entre le village et le point A.

◦ Le 26 juin, le 51e RI est affecté entre le ravin de Sonvaux et le Village des Éparges. André DECAGNY est positionné avec son bataillon à la sortie du village au sud sur la route de Combres, là où se situe le dernier pâté de maisons sur la rive gauche du Longeau. Toutes les autres Compagnies sont réparties en direction sud-ouest, en passant par la croupe (ou cote) 342, jusqu'au ravin de Sonvaux.
▪............Dès 11h du matin,tout le Régiment va soutenir une violente attaque allemande. L'artillerie ennemie bouleverse les tranchées situées au niveau de la cote 342 et fait reculer la 11e et la 4e Cie. Mais une grande partie des tranchées perdues sont reprises par une contre-attaque de la 2e Cie et une Compagnie du 9e Btn de Chasseurs.
◦ Les 27 et 28 juin, les attaques et contre-attaques se neutralisent, avec des combats au corps à corps sur le parapet.
◦ Le 29 juin, le 51e RI part se reposer aux abris de Glorieux et Regret, au sud de Verdun.

• 1915 … mois de juillet …
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◦ Le 9 juillet le 51e RI relève la 7e Bde de Chasseurs à Pied dans le secteur de Sonvaux. Il a ordre de renforcer les défenses accessoires devant leurs premières lignes et devant les lignes de soutien. L'ennemi bombarde d'une façon intermittente la première ligne avec des minenwerfer et la deuxième ligne avec du gros calibre; le Capitaine Poupiquet du 51e RI est tué.

◦ Le 10 juillet, journée relativement ''calme'' avec le bombardement habituel, causant des pertes quotidiennes d'environ 2 tués et 10 blessés dans l'ensemble du secteur.
◦ Le 14 juillet, le 51e RI est relevé par le 87e RI. Les troupes travaillent aux défenses accessoires et à la construction d'abris de bombardement. Le 51e RI cantonne au Camp Romain. Départ à 14h des premiers permissionnaires. Le Général Joffre a accordé le 30 juin, un régime de permissions de huit jours pour tous, par roulement, mais elles dépendent du bon vouloir des gradés.

◦ Le 17 juillet, étant à Sommedieue, le Régiment est alerté et se rend immédiatement aux Trois Jurés. André DECAGNY y reste jusqu'au 19 juillet.
◦ Le 23 juillet, Il va cantonner à Belleville et défile dans Verdun le lendemain avec tout le Régiment
◦ Le 31 juillet, le Général de Guitant de la 6e Bde, assiste à la revue du 51e RI et du 272e RI passée aux champs de manoeuvre de Bévaux par le Général Herr, commandant le 2e CA.

• Année 1915 … mois d'août …
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◦ Du 1er au 18 août, pas d' attaque d'infanterie et fort peu de tirs d'artillerie ennemie. L'ordre est de ne pas provoquer l'ennemi et de s'en tenir à un rôle purement défensif.
◦ Le 1er août, André DECAGNY cantonne à Sommedieue et le 2 août, il monte en ligne avec le 2e Btn Butault.
◦ Le 8 août, il est à Ambly; le 12 août il est en 2e ligne et le 18 en 1ère ligne.
◦ Le 24 août il est au repos à Ambly, le 30 août en 2e ligne.

• 1915 … mois de septembre …
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◦ Le 1er septembre, les nouveaux casques d'infanterie en acier Adrian M1915 sont mis en service.
◦ Le 6 septembre, André DECAGNY revient en première ligne jusqu'au 10 septembre où il est au repos à Ambly. Jusqu'au 26 septembre, il n'y a pas d'action d'infanterie.
◦ Le 27 septembre, il est à Sommedieue, pour partir le lendemain en convoi automobile pour Somme-Tourbe, puis à Cabane-et-Puits, au sud-ouest de Perthes.
◦ Le 29 septembre à 4h30, il se porte par les boyaux de communication jusqu'à Perthes, où il arrive à 7h30.Chaque homme reçoit deux cents cartouches et une seconde journée de vivre de réserve.
◦ Le 30 septembre, André DECAGNY se porte vers Tahure et le 2e Btn s'installe dans la clairière au sud du bois du Paon :
▪...........À 11h, l'objectif est de se rendre sur la butte de Tahure, au nord-ouest de Tahure. Arrivé à la lisière du bois 154, les hommes reçoivent leur rationnement. La marche est aperçue par deux avions et deux ballons captifs allemands qui dominent la position. Il s'en suit un très violent bombardement avec gaz asphyxiants qui causent des pertes assez sérieuses.
▪...........À 15h30, l'ordre est donné de s'installer sur place. André DECAGNY reste dans la clairière du bois 154.
▪...........À 23h, le 51e RI reçoit l'ordre de relever la 53e Bde au nord-ouest de Tahure.

• 1915 … mois d'octobre …
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◦ Le 1er octobre, André DECAGNY est au niveau de la Butte de Tahure qui a été reprise aux Allemands. Cette position est aussitôt bombardée par des obus à gaz suffocants et lacrymogènes. Il est en réserve avec le 2e Btn.
◦ Le 2 octobre, la mission de la Brigade est de préparer l'enlèvement de la butte de Tahure sur le front 961, 965, le débouché ouest de Tahure, source de la Dormoise. Mais l'attaque n'a pas lieu, et le Régiment fortifie ses positions sur place.
◦ Le 3 octobre, les positions du Régiment sont bombardées, et celui est relevé dans la nuit par un bataillon du 122e RI. André DECAGNY se retrouve au nord de Perthes. Il y reste jusqu'au 5 octobre.
il est en première ligne à 400 m au nord de Perthes, puis le 6 octobre au bois de la Savate. Les hommes s'abritent dans des trous qu'ils approfondissent.
◦ Le 6 octobre, le 2e Btn quitte ses emplacements et se porte à 2h du matin est entre la cote 154 et le bois du Paon. À 8h il se rend au bois de la Savate où il est mis en réserve de secteur.
◦ Le 7 octobre, à 5h, le 2e Btn reçoit l'ordre de se porter dans le bois des Canons où se trouvent déjà la 9e et la 10e Cie du 3e Btn, sous le bombardement habituel.
◦ Le 8 octobre, il se porte dans les tranchées au nord de Perthes et le 9, il est au bois du Paon.

◦ Le 10 octobre, le 2e Btn est en réserve de la Division au bois 154 et au bois de la Savate.
◦ Le 11 octobre, il est mis en réserve et dans la nuit du 11 au 12 octobre, il remplace le 322e RI dans le ravin 149, au nord-ouest près de Tahure.
◦ Dans la nuit du 13 au 14 octobre, la 5e et la 6e Cie sont mises à la disposition du 87e RI pour une opération sur les bois 961, X20 et X21. La 5e Cie seule, attaque le bois 961, quelques hommes parviennent jusque dans la tranchée allemande, mais sans soutien, ils doivent se replier.
◦ Le 14 octobre, André DECAGNY avec ses camarades de la 5e Cie du 2e Btn soutenu par la 2e Cie du 87e, participent à l'attaque par surprise des positions allemandes de l'extrémité Est des tranchées de la Vistule. Ils partent de la lisière ouest du bois des Mûres et réussissent à atteindre la tranchée supérieure de la Vistule près du bois 961; mais ne pouvant s'y maintenir, ils doivent se replier.

◦ Le 15 octobre, un avion allemand est abattu par un avion français et tombe du côté français, sur la croupe entre le village et la butte de Tahure; les 2 pilotes sont morts.
◦ Le 20 octobre, André DECAGNY est dans les tranchées et boyaux entre les Hurlus et le bois des Caissons.
◦ Le 25 octobre, l'ordre est donné de repartir pour la Woëvre. Le 51e RI s'embarque en voiture automobiles à 21h, à Somme-Suippes et arrive vers minuit à Dampierre-sur-Moivre.
◦ Le 27 octobre, André DECAGNY est à Marson, le 28 à Lemmes, puis à Senoncourt où il cantonne.

• 1915 … mois de novembre et décembre …
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◦ Le mois de novembre est consacré au repos à la reconstitution, à l'entrainement et à l'instruction des troupes et des cadres.
◦ Après les manœuvres de la brigade aux environs de Lemmes, le 2 décembre, André DECAGNY part cantonner aux Trois Jurés.
◦ Le 10 décembre, il est dans le secteur de la Tranchée de Calonne, où les tranchées sont en très mauvais état en raison des pluies continuelles. Un automne très pluvieux et froid et un hiver encore plus pluvieux ont affaibli la santé des poilus.
◦ Le 16 décembre, André DECAGNY souffrant d'une tuberculose, doit être hospitalisé. Il est dirigé sur le Collège Communal des Garçons de Bar-sur-Aube transformé en Hôpital Temporaire N°5; il y entre enregistré sous le n°1758.

• 1916 … mois de janvier …
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◦ Le 18 janvier André DEACAGNY est évacué de l'Hôpital Temporaire N°5 de Bar-sur-Aube. Il est pris en charge par le Train Sanitaire SP n°4 Midi, pour être dirigé sur Montereau, qu'il quittera le lendemain pour la station sanitaire de Lamotte-Beuvron dans le Loir et Cher.
◦ Le jeudi 20 janvier 1916, André DECAGNY entre à l' Hôpital Complémentaire n°55 de Lamotte-Beuvron, où à 2h15 du soir il décède par suite de maladie contractée ou aggravée en service, une tuberculose pulmonaire.

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• Il est déclaré « Mort pour la France » par avis ministériel du deux février 1916. (signé Louis Henri Dubreuil).
• André DECAGNY est inhumé à Lamotte-Beuvron le 22 janvier 1916 à 14h.
• Note (*) : le registre des matricules n°419 d'André DECAGNY, indique qu'il était affecté à la 5e compagnie, alors que les différents documents du Service de Santé, dont en particulier les Contrôles Nominatifs du 51e RI du dernier trimestre 1915 et du premier trimestre 1916, précisent tous qu'il appartenait à la 8e Compagnie. Comme la 5e et la 8e Cies faisaient partie du 2e Btn, on est au moins sûr qu'il appartenait à ce bataillon.

fin