Morts pour la France du Mesnil-Théribus :
TUQUET Georges (11/03/1883-03/05/1916)
• Georges TUQUET est né le 11 mars 1883 à 10 heures du matin à Pouilly, fils de Philidor TUQUET et d'Émilienne BOUTILLIER.
• Le 26 décembre 1903, il contracte mariage avec Désirée, Caroline, Eugénie COLNÉE. Il exerce le métier de tabletier comme ses parents à Pouilly.
• En Janvier 1904, il est n°1070 sur la liste du recensement et au tirage au sort qui suit, il tire le n° 83, ce qui n'est pas forcément un bon numéro. En effet au Conseil de Révision de Méru du mois de février suivant, il est déclaré dans la 1ère partie de la liste, soit Bon pour le service militaire; il va devoir faire ses trois ans de service armé.
• Le 15 novembre 1904, Georges TUQUET est incorporé, matricule au corps n°8191, au 162e Régiment d'Infanterie (R), basé à Verdun. Mais le 28 novembre, pour convenance personnelle il passe au 51e RI basé à Beauvais, par ''décision de Mr le Général Commandant les 1ère et 2e subdivisions''.
• Le 5 décembre 1904, il est incorporé et arrive à la caserne Watrin à Beauvais comme soldat 2e classe, avec un nouveau matricule au corps n° 6179, propre au 51e RI.
• Le 23 octobre 1905, Georges TUQUET postule et obtient la distinction de soldat 1ère classe.
• Le 23 mars 1907, à l'issue de ses trois ans, il est renvoyé dans ses foyers, en exécution des prescriptions de l'arrêté ministériel du 24 mai 1905, avec son Certificat de bonne conduite accordé.
• Puis le 1er octobre 1907, il passe dans la réserve de l'armée active du 51e RI.
• Il fait ses deux périodes d'exercices du 23 avril au 20 mai 1910 et du 24 avril au 10 mai 1913.
• Le 4 mai 1914, le couple TUQUET réside au Mesnil-Théribus, cité Lemaire, probablement la rue de la Cité..
• 1914 … mois d'août ….
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◦ Le 1er août 1914, en milieu d'après-midi, le tambour annonce dans le tout le village à la population que le président de la République ordonne la mobilisation générale par décret.
◦ Le 4 août 1914, Georges TUQUET rejoint son régiment sous le matricule au corps n° 015642, à Beauvais. Il n'est pas affecté au 51e RI mais dans le 251e RI du Lieutenant-colonel Delagrange, le régiment de réservistes que vient de former le 51e RI. Il est intégré dans la 21e Compagnie d'Infanterie (Cie) du Capitaine Defong, du 6e Bataillon d'Infanterie (Btn) commandé par le Chef de Bataillon Guérin, dépendant de la 138e Brigade d'Infanterie (Bde) du Général Néraud, 69e Division d'Infanterie (Div) commandée par le Génréral Le Gros, IIe Région Militaire, IVe Groupe de Divisions de Réserve (GDR).
◦ L'effectif du 251e RI est de 2231 hommes, accompagnés de 125 chevaux et de 38 voitures. En 1914, l'Armée française compte 800 000 hommes; ce nombre sera porté à 3 580 000 avec les réservistes comme Georges TUQUET, nés entre 1881 et 1890.
◦ Du 4 au 11 août, Georges TUQUET reste à Beauvais, le temps pour le 251e RI de se constituer.
◦ Le 12 août, il embarque à Beauvais à 1h44. Le 251e RI s'achemine vers Vervins.
◦ Le 13 août, Georges TUQUET débarque à Saint-Gobert. Il quitte la gare à 11h avec le 6e Btn. En raison de la chaleur, il s'arrête à 11h45 à la sortie ouest de Rougeries près d'un ruisseau, à l'ombre. Il parvient à son cantonnement à Chevennes à 15h55. La chaleur suffocante rend pénible la marche pour les réservistes qui occupent dans la vie des emplois plutôt sédentaires ; ce qui va provoquer plusieurs insolations sans gravité.
......................Dans l'après-midi, le Général Le Gros, arrive en automobile pour annoncer que la mission est d'organiser autour de Vervins une position fortifiée destinée à faciliter un débouché offensif soit vers le Nord, soit vers l'Est. La 138e Bde a pour objectif d'organiser un centre de résistance à Saint-Algis.
◦ Jusqu'au 18 août, le 251e RI exécute des marches d'entraînement et des exercices pour perfectionner l'instruction. Chaque soir les voitures sont chargées, prêtes à partir.
◦ Le 19 août, Georges TUQUET quitte le cantonnement de Chevennes à 3h40, et se dirige vers Landouzy-la-Cour qu'il atteint à 8h45. Il a parcouru 20,5 km en cinq heures. Le 251e RI cantonne sur place et place un observateur muni d'un clairon dans le clocher du village pour signaler les aéroplanes ennemis.
◦ Le 21 août, le 251e RI commence à remonter vers le nord, en passant par Wimy et Clairfontaine.
◦ Le 22 août, alors qu'il cantonne à Sars-Poterie, le Régiment est informé de la présence de la cavalerie allemande à cinq km au nord de Merbes-le-Château. Le 251e RI est chargé de protéger le secteur ; Georges TUQUET est envoyé avec le 6e Btn au Bois d'Avesnes pour y organiser la défense.
◦ Le 24 août dès 6h10, Georges TUQUET parvient à la lisière du Bois d'Avesnes avec la 21e Cie.
...................À 7h35, l'ennemi est parvenu à avancer jusqu'au niveau de Merbes-le-Château.
...................À 9h30, l'ordre est reçu de lancer l'offensive sur Merbes-le-Château. Cependant, l'ennemi menaçant le Bois d'Avesnes, le 6e Btn doit rester sur place.
...................À18h20, face à la puissance de l'artillerie lourde allemande, le Général Néraud donne l'ordre de se replier. le Régiment s'en sort avec neuf blessés.
◦ Le 25 août est une rude journée. Georges TUQUET arrive avec le 6e Btn à Dimechaux à 2h15
..................À 3h15, le Lieutenant-Colonel Delagrange, commandant le 251e RI signale par écrit que les voitures à viande qui devaient les ravitailler ne sont pas au rendez-vous !
..................À 8h30, il quitte Dimechaux pour Beaufort qu'il atteint à 12h15 pour une grande halte qui est prévue à la sortie du village. Trois heures de repos sont accordées avant de reprendre la route. Sur le chemin, les routes sont encombrées avec un enchevêtrement inextricable de colonnes des unités françaises et anglaises.
..................À 20h, près une marche pénible Georges TUQUET bivouaque vers minuit à l'Hermitage, au nord de Saint-Hilaire-sur-Helpe.
◦ Le 26 août à 6h15, la 138e Bde est rassemblée au Château De Coutant, à 2,5km au sud-ouest de Saint-Hilaire-sur-Helpe ; l'ordre est de soutenir les Anglais qui attaquent sur Landrecies. Le IIe Corps Anglais réussit à repousser les attaques ennemies.
◦ Le 27 août à 2h30, l'ordre est de poursuivre le repli sans s'arrêter et de passer l'Oise au pont de Monceau. À 20h Georges TUQUET cantonne à Beaurain. Le lendemain, il est à Renansart puis Nouvion-Catillon.
◦ Le 29 août à 6 h, la 138e Bde a ordre de couvrir le franchissement de l'Oise à Sery-les-Mézières et Ribemont. À 10h30, le 251e RI attaque et enlève le village d'Urvillers, mais la violente contre-attaque ennemie appuyée par le canon oblige à l'évacuer, et à se replier après 14h avec de lourdes pertes dont 19 tués, 207 blessés et 265 disparus. Le Lieutenant-Colonel Delagrange y trouve la mort et est remplacé provisoirement par le chef du 6e Btn Guérin. À 15h30, le 251e RI est poussé par l'ennemi à accélérer le repli dans la vallée de l'Oise. À 18h la Brigade repasse le pont de Moÿ et d'Hamégicourt. À 20 h, elle retourne et cantonne à Renansart.
◦ Le 30 août la Brigade se reconstitue à Nouvion-le-Comte. Le lendemain à 15h30, un corps de cavalerie ennemi a traversé l'Oise à Noyon et se dirige vers Laon. La 138e Bde doit gagner sans retard Vauxaillon.
• 1914 … mois de septembre ….
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◦ Le 1er septembre, Georges TUQUET arrive à 14h à Braine. Le 6e Btn garde la lisière nord d'un bois situé à 800m au sud de Chassemy
◦ Le 2 septembre, le Régiment assure l'arrière garde de la Division qui poursuit son repli vers le sud. À 7h, il faut assurer la protection du passage de l'Ourcq à Fères-en-Tardennois. À 18h, départ pour Mont-Saint-Père et Crezancy.
◦ Le 3 septembre le Régiment arrive à la ferme du Roc, au nord de Le Houy et face à Château-Thierry, où il est attaqué à 11h par des troupes ennemies débouchant de la ferme Grosbois, voisine; un Bataillon est aussitôt déployé pour faire face, bientôt suivi par un deuxième. Le Régiment protège le repli du 254e RI, mais ne peut éviter la perte de 33 hommes disparus. Le Régiment se décroche par la ferme des Grèves. À 23h il bivouaque à Artonges.
◦ Le 4 septembre, le repli continue vers Morsains où se tient le bivouac.
◦ Le 5 septembre à l0h, le Régiment arrive à Villiers-Saint-Georges et a pour mission de disputer à l'ennemi les passages de l'Aubétin. Le 6e Btn se retranche entre le vieux moulin et les Brasseaux, à l'est de Villiers-Saint-Georges. À 16h, en prévision d'une reprise générale de l' offensive pour le lendemain 6 septembre, tout le monde fait face au nord. On bivouaque sur place.
◦ Le 6 septembre à 12h, le 6e Btn arrive et s'établit au sud-ouest de Saint-Bon, où il est soumis tout l'après-midi à un violent bombardement. À 18h25 il bivouaque à la ferme les Granges, à mi chemin entre Villiers-Saint-Georges et Saint-Bon. La Bataille de la Marne est annoncée par une note du Haut Commandement: « Il importe que chaque soldat sache que l'Honneur de la France et le salut de la patrie dépendent de l'énergie qu'il apportera dans le combat d'aujourd'hui. Le pays compte que chacun fera son devoir. Les faiblesses quelles qu'elles soient ( abandon de son poste, mouvement en arrière sans ordre, quand les projectiles arrivent) seront immédiatement punies par la force des armes. Les actes de courage et d'énergie, signalés sans délai, seront récompensés sur place.»
◦ Le 7 septembre, le Régiment reprend ses emplacements de la veille au nord de Villiers-Saint-Georges. À 11h40, le 6e Btn occupe la lisière du hameau les Chataigners à Montceaux-les-Provins. Après les premiers combats de la journée, l'ennemi cède et commence son repli vers le nord en retraversant la Marne. Le général Gallieni envoie sur le front cinq divisions protégeant Paris, acheminés en partie par des taxis réquisitionnés.. C'est la fin de la Bataille de la Marne. Le moral de Georges TUQUET et de ses camarades est revenu et la poursuite des Allemands commence sans perdre une minute. En fin d'après-midi, le 251e RI atteint le village de Baleine où il bivouaque.
◦ Le 8 septembre, le 251e RI quitte Baleine en queue de la colonne de la Division pour aller au Vidames (2 km nord de Tréfols) où il cantonne.
◦ Le 9 septembre, le repli de l'ennemi vers le nord se généralise. Le Régiment arrive à 20h30 à Le Bailly où il bivouaque.
◦ Le 10 septembre à 17h30, Georges TUQUET arrive à Crézancy pou y cantonner; les Allemands ont empoisonnés les rivières et les puits en y jetant des charognes. Le lendemain, il bivouac à la ferme des Courseaux.
◦ Le 12 septembre, le Régiment est envoyé en flanc-garde au nord de Crugny pour protéger l'écoulement de la colonne qui poursuit l'ennemi. Le 6e Btn doit tenir l'intervalle compris entre d'Unchair et Hourges. À 10 heures , une colonne ennemie étant signalée, le Régiment est prêt à l'attaque, mais à 17h l'ennemi reprend sa retraite. C'est la fin de la Bataille de la Marne. Georges TUQUET cantonne à Jonchery à 20h30.
◦ Le 13 septembre 1914, le 251e RI est engagé à la ferme Sainte-Marie-le-Godat, où le 6e Btn reprend une batterie d'artillerie tombée aux mains de l'ennemi. Cependant la riposte ennemi bloque les troupes à La Neuville.
◦ Le 14 septembre à 4h30, l'ennemi installe une section de mitrailleuses sur la cote 100. À 5h, le 6e Btn est en ligne dans sa tranchée.
◦ Le 251e RI subissant une attaque sur la ferme Sainte-Marie, plus de 400 hommes sont mis hors combat, tués, blessé ou disparus. Il doit se replier sur le Godat à l'ouest du canal. Après une nouvelle attaque sur Saine-Marie qui réussit, le Régiment stationne le soir à la lisière sud-est de Cormicy.
◦ Le 15 septembre, alors que l'artillerie lourde ennemie canonne sans cesse, le 6e Btn a pour mission de se porter 200m en avant du pont de La Neuville, sur le canal de l'Aisne à la Marne, et de s'y tenir sur un front très large en se tenant de façon à fournir des feux sur le bois Est de la cote 100 et assurer ainsi la défense du pont de La Neuville. Le 6e Btn reste dans ses tranchées.
◦ Le 16 septembre, les Allemands se rassemblent à la ferme Sainte-Marie. Le 6e Btn est en réserve.
◦ Le 17 septembre à 3h50, au moment où le 6e Btn va relever le 5e Btn dans les tranchées, une attaque de nuit se produit sur La Neuville. Pendant que le 5e Btn fait feux de toutes ses armes, le 6e Btn a massé ses hommes dans une dépression de terrain à l'est de l'entrée de La Neuville. Georges TUQUET se tient prêt à la charge, baïonnette au canon. L'attaque allemande est arrêtée par le feu et le 6e Btn n'a pas eu à intervenir. Au lever du jour, le 6e Btn se replie dans les tranchées de 2e ligne. Une vingtaine d'Allemands massés derrière les meules à 250m à l'est de La Neuville se rendent aux Français. À 19h, le 6e Btn relève le 5e Btn dans les tranchées.
◦ Le 18 septembre, pendant que les tranchées de Cormicy sont bombardées, le régiment perfectionne les travaux de défense, car il faut tenir coute que coûte la ligne du Canal. Le bivouac se fait sur place à La Neuville, au bord du Canal. Le ravitaillement se fait à la Maison Bleue.
◦ Les 19 et 20 septembre, le 251e RI reste sur place, préparant la destruction du pont de La Neuville en cas de besoin. Georges TUQUET est en première ligne avec le 6e Btn. Le bombardement ennemi est intense sur toutes les tranchées. Il faut garder l'écluse de Sapigneules et n'abandonner le Canal au niveau de la Maison Bleue, qu'en toute extrémité. Pour assurer une ligne de retraite de nos fractions qui sont en avant, on couvre les tranchées de tout ce qu'on trouve pour se protéger, branchages, portes, volets, etc. Des patrouilles de reconnaissance ramassent en arrière une trentaine d'Allemands blessés ou égarés qui sont faits prisonniers.
◦ Le 21 septembre, l'ennemi se fortifie au maximum, et son artillerie lourde détruit en partie le village de La Neuville. Georges TUQUET est positionné avec la 21e Cie, en tête de pont de La Neuville.
◦ Le 22 septembre, le 6e Btn est dans les tranchées. Le 251e RI envoie des patrouilles à l'est du Chemin la Neuville –> Aguilcourt, afin de délimiter les ailes adverses. Elles sont accueillies sur le front à coups de fusils et laissent sur le terrain la moitié de leur effectif: il faut se contenter d'observer à la jumelle. L'ennemi se retranche fortement en dissimulant ses travaux par des branchages. Le Régiment reçoit 700 hommes en renfort, mais le ravitaillement en munitions se fait attendre depuis deux jours. À 16 h enfin, les 85 000 cartouches du Régiment arrivent à La Neuville. 150 kg de chaux parviennent également pour procéder à la destruction des cadavres de chevaux qui pourrissent dans les lignes.
◦ Le 23 septembre le 251e RI se lance à l'attaque du bois de la cote 100, au sud du chemin La Neuville-Aguilcourt. Il parvient à 100 m de la lisière sud du bois, mais il est pris en flanc par l'infanterie ennemi qui occupe les abords de la ferme Sainte-Marie. Le Régiment s'arrête et se cramponne au sol. À 12h45, la cote 100 n'est toujours pas prise.
◦ Les 24 et 25 septembre, l'ennemi fortifie de plus en plus ses retranchements et installe des réseaux de fil de fer. À 20h une violente attaque allemande se produit sur le Godat. Le 6e Btn reste dans ses tranchées. Immédiatement deux Compagnies du 5e Btn se portent face à la route Le Godat-Aguilcourt et agissant par le feu, prennent en flanc l'attaque ennemie. L'action doit être gênante puisque les officiers allemands crient constamment ''recht, recht''. La 18e Cie reçoit l'ordre de nettoyer les marais où des groupes ennemis se sont glissés pendant la nuit.
◦ Le 26 septembre l'attaque ennemie est définitivement repoussée, mais le 251e RI reçoit l'ordre de renforcer partiellement sa droite, en raison de la situation en retrait des troupes de Le Godat. Georges TUQUET est en première ligne.
◦ Le 27 septembre, cela fait 13 jours que les hommes occupent La Neuville. Une reconnaissance découvre un véritable charnier d'Allemands et de Français aux abords de Le Godat. Le 6e Btn est relevé par le 5e Btn.
◦ Le 28 septembre, des patrouilles sont envoyées sur le front et les hommes perfectionnent les travaux de défense sous le bombardement ennemi habituel.
◦ Le 29 septembre, le régiment subit à La Neuville un bombardement extrêmement violent d'obusiers de 105: soixante coups entre 11h20 et 12h15, causant un tué et neuf blessés dont Georges TUQUET qui vient de recevoir un éclat d'obus à la cuisse gauche. Il est évacué à l'Intérieur le jour même (*).
• 1914 … mois d'octobre à décembre ...
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◦ Georges TUQUET est soigné à l'Intérieur jusqu'au 22 décembre.
◦ Le 23 décembre, il rentre au dépôt, alors que le 251e RI est dans le secteur du Pont-Arcy et Soupir.
• 1915 … mois de janvier à février ….
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◦ Georges TUQUET reste en convalescence au dépôt pendant les mois de janvier et février.
• 1915 … mois de mars ….
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◦ Le 12 mars, Georges TUQUET retourne aux Armées.
◦ Le 13 mars, il est sur le front, mais il change de régiment. Il passe du 251e RI en renfort au 51e RI. Il est dorénavant affecté à la 6e Cie du 2e Btn du 51e RI. Il rejoint le 51e RI au cantonnement de Herpont-en-Argonne, dans le secteur de Mesnil-les-Hurlus, où ce régiment se bat depuis le début de l'année.
◦ Le 22 mars, le 51e RI se déplace à Possesse où le 25, il est passé en revue par le général Joffre qui félicite son commandant, le Lieutenant-Colonel Brion et son régiment pour la prise de la cote 196.
• 1915 … du mois d'avril au mois de décembre...
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◦ En avril, Georges TUQUET est dans les tranchées de Woëvre où il combat dans la Tranchée de Calonne qui n'est qu'un chemin forestier qui part de Verdun et passe au sud entre le village des Éparges et celui de Mouilly.
◦ Au mois de mai le 51e RI est aux Éparges où il relève alternativement le 128e RI.
◦ En juin il est dans le ravin de Sonvaux, où il relève le 87e RI. Fin juin le 51e RI, après avoir perdu 10 officiers, 83 tués, 47 disparus et eu 364 blessés, part se reconstituer et se reposer aux abris de Glorieux et de Regret, au sud de Verdun.
◦ En juillet il est de nouveau dans le ravin de Sonvaux, puis à Sommedieue et à la caserne de Belleville, au nord Verdun.
◦ En août et septembre, le 51e RI se porte dans le secteur de Mouilly, à l'ouest des Éparges, où il creuse sans arrêt tranchées, boyaux et abris. Les bataillons alternent 6 jours en première ligne, six jours en deuxième ligne et six jours de repos. Dès le mois de septembre, les soldats reçoivent les premiers casques en acier Adrian M1915.
◦ En octobre et novembre, il est en Champagne et participe aux violents combats de la butte de Tahure,.
◦ En décembre, il est de retour dans les Hauts de Meuse; il réoccupe les secteurs connus de la Tranchée de Calonne et de Sonvaux, où il va passer l'hiver 1915-1916. Le terrain, bouleversé par les combats d'avril, mai, juin et juillet 1915, rend les travaux et les corvées pénibles. L'eau et la boue envahissent tout. On s'épuise à patauger. Le secteur n'en est pas moins fiévreusement organisé en vue de la grande offensive ennemie annoncée.
• 1916 … mois de janvier …
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◦ Le 1er janvier, journée excessivement calme. Pendant la nuit du 1er au 2 janvier, Georges TUQUET participe à un exercice de protection aux gaz de combat.
◦ Le 3 janvier, le 51e RI est relevé par le 128e RI. Georges TUQUET va cantonner à Amblonville jusqu'au 10 janvier, il va alterner repos et travaux de fortification.
◦ Le 11 janvier, le 51e RI relève le 128e RI. À partit de 14h, un très violent bombardement par torpilles sur le secteur du Trottoir, et un autre par obus sur le reste du secteur, occasionnent un tué et huit blessés.
◦ Du 12 au 14 janvier, le Régiment remet en état les tranchées démolies par le bombardement ennemi. Après 16h un nouveau bombardement entraine la perte de 3 tués et de 14 blessés.
◦ Du 15 au 18 janvier, les journées sont calmes; l'Artillerie fait des tirs de concentration, visant également les travailleurs ennemis.
◦ Le 19 janvier, après la relève par le 128e RI, Georges TUQUET part cantonner à Sommedieue.
◦ Du 20 au 27 janvier, le Régiment reçoit des renforts. Les Bataillons sont occupés à la mise en état de défense d'une position en avant de Dieue-sur-Meuse et de Bernatant. Georges TUQUET passe la nuit du 21 au 22, aux abris de Fontaine Saint-Robert.
◦ Dans la nuit du 26 au 27 janvier, le 2e Btn relève un Bataillon du 128e RI au Trottoir.
◦ Le 29 janvier, un violent bombardement dure de 11h30 à 13h dans les secteurs du Trapèze et du Trottoir, avec des dégâts matériels importants. Notre artillerie fait enfin taire les mortiers ''minenwerfer'' allemands.
• 1916 … mois de février …
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◦ Le 1er février, nouveau bombardement ennemi par grenades, bombes et torpilles qui tombent sur le secteur du Trottoir.
◦ Le 3 février, les Allemands lancent une grande quantité de grenades à fusils dans le secteur Bastille.
◦ Le 4 février, le 51e RI est relevé par le 128e RI, Georges TUQUET va cantonner à Génicourt-sur-Meuse jusqu'au 11.
◦ Le 12 février, le 51e RI est de retour au front pour remplacer le 128e RI.
◦ Le 14 février, pendant ce temps, le Conseil Municipal du Mesnil-Théribus ''vote une somme de 100f pour la Croix Rouge destinées aux blessés de guerre.'' Avec 100F, on pouvait acheter en 1900: 400 kg de pommes de terre, 100 kg de haricots fins, + de 200 œufs, 200 litres de lait. La solde d'un soldat de 2e classe pendant la guerre est alors de 1,5F, avec quoi on pouvait acheter environ 4 kg de pain.
◦ Le 16 février 1916, un déserteur allemand se disant polonais, annonce une attaque prochaine sur Verdun. L'attaque aura bien lieu cinq jours plus tard. L'artillerie allemande, avec son redoutable Trommelfeuer, déclenchera la bataille de Verdun qui va durer 300 jours et fera 300 000 morts et disparus et 400 000 blessés, toutes nationalités confondues. Ce même jour, Georges TUQUET est évacué pour une congestion pulmonaire,
• 1916 … mois de mars …
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◦ Georges TUQUET est soigné à l'Intérieur .
• 1916 ...mois d'avril …
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◦ Du 21 au 23 avril, Georges TUQUET rejoint la 6e Compagnie d'Infanterie dans le secteur de Calonne à Amblonville. C'est une période plutôt calme alors que les obus tombent quotidiennement.
◦ Les 23, 24 et 25 avril, Georges TUQET monte au front. L'ennemi bombarde par obus de gros calibre les abris du PC du Régiment et les chemins de ravitaillement en causant des pertes assez légères. Les fronts français et allemands semblent fixés.
◦ Du 26 au 29 avril, échange d'artillerie et période calme se succèdent.
• 1916 … mois de mai …
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◦ Le 1er mai, le 51e RI est relevé par le 87e RI. Georges TUQUET va cantonner au PC de Calonne. La Brigade organise des exercices de lancement de grenades, causant hélas quelques accidents.
◦ Le 2 mai, Georges TUQUET est grièvement blessé ; il est évacué par ambulance.
◦ Georges TUQUET décède le mercredi 3 mai 1916, à l'ambulance 9/6 (**) par suite de ses blessures de guerre, à Les Monthairons .
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• L'avis ministériel de son décès date du 16 mai 1916. Il est déclaré « Mort pour la France ».
• Il a été l'objet d'un jugement déclaratif rendu par le tribunal civil de Beauvais le 15 juillet 1921 qui fixe le décès au 3 mai 1916 à l'ambulance 9/6, d'après le carnet de passage 104.a.M du 23 août 1922.
• Georges TUQUET est inhumé à Les Monthairons.
• L'acte de décès est retranscrit le 5 août 1921 au Mesnil-Théribus, acte n° 18.
• Il figure sur une plaque du calvaire du cimetière- « Pro patria » et sur une plaque commémorative à l'intérieur de l'église de Pouilly.
Nota (*) : son nom figure sur la liste des blessés du 29 septembre dans le Journal de Marche du Régiment.
Nota (**) : l'ambulance n°9/6 est l'ambulance n°9 du 6e Corps d'Armée, basée à Les Monthairons. Les blessés sont conduits vers les hôpitaux d'orientation d'évacuation (HOE), où ils sont opérés avant d'être évacués vers l'arrière par les trains sanitaires ou vers les formations hospitalières de l'avant (ambulances chirurgicales).
Plusieurs centaines d'ambulances, des Ford T (dont on peut voir un exemplaire d'époque au Musée Franco-américain dans le Château de Blérancourt) , furent offertes et conduites par des Américains. Parmi eux, de futurs écrivains comme John Dos Passos, Julien Green. Quant à Maurice Ravel, il se trouvait le 13 avril 1916 aux Petits Monthairons, comme conducteur de véhicule lourd.
fin